Valeur ajoutée dans la Caisse de Transactions
La théorie de la valeur mise en évidence par Karl Marx définit que le profit est la cause de tous presque tous nos maux. Il est en quelque sorte la raison de l'exploitation des classes laborieuses. Selon son analyse, les capitalistes de notre île produisent pour un total de 12 400 €. Les travailleurs de l'île ne peuvent pas dépenser plus de 12 400 €. Nous allons constater que ce n'est pas tout à fait exact.
Notre bûcheron revend au banquier 150 € le repas qu'il avait acheté à la cuisinière 120 €. Soit 30 € de plus. Il s'agit ici d'une plus value réalisée. Sans rien fabriquer, le bûcheron a généré 30 € de valeur supplémentaire sur L'île. Il y a un élément que Karl MARX a semblé négliger, c'est: le prix de revient, Car trouver un acheteur et générer ainsi une plus value (ou une moins value si les affaires sont mauvaises) entre le prix de revient et le prix de vente, constitue une valeur ajoutée qui justifie rémunération. Nous pourrions même imaginer que le prix du repas double si la cuisinière devenait très réputée. Nos travailleurs ont donc été payés de 12 400 € et les dépenses de notre île vont être de 12 550 €, justifiés par la plus value du bûcheron.
Cela fait un an que le naufrage s'est produit. Vérifions si tout se passe bien sur notre île ! La masse des valeurs produites par les travailleurs est à présent de 12 400 € + (150 € -120 €) soit de 12 430 € et la somme inscrite sur la planche du banquier est à ce jour identique. Demain, le bûcheron va devoir payer les 400 € d'intérêts de son emprunt de la deuxième année. Or le solde de son compte fait apparaître un découvert de 4 250 €.
Le bûcheron a produit comme nous l'avons vu précédemment 30 € de valeur ajoutée sur le repas de 150 € qu'il a vendu au banquier. Nous pouvons constater aussi que le banquier a généré une masse de valeur de 400 € sur les intérêts la première année et autant la seconde. Or, une chose est difficile à comprendre. Comment l'argent peut il se reproduire de lui même grâce au jeu des intérêts ?
On peut considérer la première année qu'il s'agit d'un loyer sur l'argent que le banquier a en dépôt de ses clients menuisier et cuisinière. A ce titre il est rémunéré sur le risque et le manque que génèrent pour lui ce prêt effectué au bûcheron. Mais le seconde année, on constate que la masse des dépôts est toujours de 2 000 + 2 000 soit 4 000 € et le banquier accorde un crédit supplémentaire de 400 € correspondant aux intérêts de la deuxième année au bûcheron.
Comment est-ce possible ? Il produit de l'argent sans produire de valeur travail (ou valeur nature ou encore valeur ajoutée). On peut très certainement en déduire qu'il aurait pu dès la première année en faire autant ? C'est à dire accorder du crédit sans faire appel à l'épargne. (C'est assez inhabituel n'est-ce pas ?)
La réponse à cette interrogation est la même que pour la création de la valeur ajoutée. En effet on pourrait penser que notre banquier crée une valeur ajoutée en prêtant l'argent qu'il a en Dépôt. Or c'est faux, car il y aune différence fondamentale. Dans le cadre de la valeur ajoutée, cette valeur abstraite est le fruit du travail des hommes conjugué au principe de l'offre et de la demande. Le même produit chargé d'une forte valeur ajoutée peut se revendre trois fois dans la journée et son prix peut augmenter trois fois, tout cela sur la demande du marché.
L'acheteur acquiert un repas en espérant le revendre plus cher. Parfois il génère une plus-value, parfois une moins-value, c'est le jeu du marché. Dans le cadre de la spéculation financière, c'est différent car ce n'est pas le marché qui défini concrètement la valeur d'achat, c'est un pourcentage multiplicateur qui permet à la valeur financière de se reproduire d'elle même. Chaque jour qui passe profite au prêteur. Ce n'est pas l'homme qui travaille mais la valeur financière, cette valeur abstraite se reproduit de manière exponentielle. Ce qui a pour conséquence de déstabiliser le marché du travail. En effet on produit désormais plus de richesse à louer son argent qu'à vendre sa valeur travail. On crée ainsi un déséquilibre, qui risque de générer une crise des équilibres sur notre île.