L’argent et la valeur
Mais alors si le grand compte planétaire des transactions de ce monde est égal à zéro, pourquoi notre économie actuelle manque d'argent, nous direz-vous ? La réponse est à la fois simple, mais elle peut aussi être très complexe. Attachons-nous à la version simple. L'argent est devenu une matière à part entière. Il n'y a pas si longtemps encore, une contrepartie en or devait être stockée dans les coffres des banques centrales pour garantir les dépôts des clients. Depuis bientôt cent ans, ce n'est plus utile, cependant les banques sont toutes soumises à une obligation de réserve. C'est à dire, quelles doivent conserver une partie du dépôt en sécurité. Il faut comprendre qu'aucune banque ne peut prêter 100 millions d'euros à ses clients si elle ne les possède pas dans ces coffres, ou du moins, si elle ne les a pas emprunté elle même sur le marche des liquidités. Aucune banque ne possède dans son sous-sol une planche à billets. Elle doit alors se tourner vers le marché mondial de la finance, qui pour sa part, trouve sa source auprès des bourses et tous les moyens de collecte de l'épargne, par l'intermédiaire des déposants et autres spéculateurs. On l'a vu lors des crises financières asiatiques ou anglaises dans les années 80 et 90 du siècle dernier, si un fond d'investissement se porte acquéreur d'une grande masse de liquidités disponibles sur le marché, la valeur de votre agent augmente. Si le lendemain, ce même fond décide de tout revendre avec 7 % de plus-value, le cours s'effondre. En réalité, comme nous l'avons vu plus haut, la somme des comptes financiers est bien égale à zéro, mais dans la pratique il en est tout autre. Comme l'argent est désormais considéré comme une matière spéculative, les uns achètent, les autres vendent et l'argent subit un flux et un reflux, tout comme les marées. Une partie des crises est justement le produit de ces mécanismes. Votre banquier n'est pas directement responsable, votre patron non plus... et vous non plus d'ailleurs. C'est ça le pire, c'est que personne n'est directement responsable car personne ne programme ou ne planifie ces crises, c'est le système qui est construit comme cela. Il est vicié par essence. Donc au gré des opportunités on investit et on spécule sur l'argent mais on spécule aussi sur des produits. Il y a cent ans une bulle spéculative s'était formée autour de l'investissement sur le marché naissant de l'électricité. Plus récemment ce fut sur l'Internet et quinze plus tôt sur l'immobilier. Ces crises, ne sont pas le fruit de notre économie moderne puisqu'on en retrouve des traces avec la Tulipomanie, en février 1637. A l'époque des promesses de vente pour un bulbe se négociaient pour un montant égal à vingt fois le salaire annuel d'un artisan spécialisé.
C'est en quelques sortes une forme de cancer de l'économie de marché. Notre système n'est pas parfait, mais c'est certainement le moins mauvais que nous ayons trouvé jusqu'alors, donc personne ne se pose de questions. Ça tousse, mais ça avance, donc continuons. Comme tout système, le nôtre touche ses limites. Nous n'avons pas trouvé des moyens pour juguler ce problème des bulles spéculatives en matière de produits. Ce n'est pas demain la veille que l'on empêchera les individus de se jeter tous en même temps sur la dernière mode, et telle la ruée vers l'or à l'époque de Jack London, créer une explosion du cours de l'action du produit en question. Pour ce qui est de la spéculation sur l'argent, il existe un moyen de stopper net ce fléau. Il suffit tout simplement que l'argent ne soit plus un produit de spéculation. Qu'il ne soit plus possible d'acheter et de vendre des devises avec un profit. Pour le moment aucune alternative n'ouvre une quelconque issue. C'est pourquoi, la Caisse de Transactions apporte une dynamique différente. Elle est porteuse d'une énergie nouvelle qui constitue ainsi un autre choix pour un développement durable de nos échanges économiques. Pour mieux comprendre encore, les principes de notre économie, retournons sur notre ile.