HISTOIRE de la banque
Decouvrez avec ce documentaire qui explique comment et d'où vient l'argent... par quel procédé les banques opèrent pour créer de la valeur et du crédit ! tout est expliqué clairement et simplement. |
Sans vouloir retracer l'histoire de la banque depuis ses origines, définir sa genèse nous apporte un éclairage indispensable sur le passé. On comprend mieux l'énergie qui anime son système actuel. Retournons quelques siècles dans le passé, à l'époque babylonienne, au IIème millénaire avant J.-C. Pour être plus précis. Mettons nous quelques instants à la place des paysans. Ces derniers, aux hasards des saisons produisent des excédants ou encore, souffrent de déficits de productions les mauvaises années. C'est alors que les temples jouent leur rôle de thésauriseur. Les prêtres proposent un gardiennage et un entreposage des récoltes moyennant un pourcentage de celles-ci. Il s'agit d'une juste rétribution qui permet d'apporter aux pauvres une assistance afin de subsister. Tout le monde y trouve son compte, puisque la mise à l'abri des récoltes protège les producteurs et leurs produits, nourrit les pauvres et assure aux prêtres un rôle de médiateur bénévole qui renforce leur action bienfaitrice. On peut parier que les colonnes qui trônent dans l'entrée de bon nombre d'établissements financiers actuels, trouvent leur origine dans cette naissance religieuse à vocation caritative. Ce point d'encrage que l'on situe pour la naissance de la banque est cruciale, car il définit une dynamique fondamentale dans le fonctionnement actuel de la finance, à savoir : pas de prêt sans dépôt. Comment les paysans auraient ils pu contribuer au partage, si aucune récolte n'avait été préalablement entreposée ?
La monnaie, comme chacun le sait, joue trois rôles : instrument d'échange, étalon de valeur, instrument d'épargne. Ne peut on pas conférer au blé des prêtres babyloniens d'il y a vingt deux siècles les mêmes fonctions ? La forme a changé, mais l'esprit reste le même. Les récoltes ont été remplacées dans un premier temps par le sel, puis les métaux précieux en enfin par la monnaie étatique, avant d'atteindre son accomplissement suprême avec la monnaie scripturale sous forme numérique. Cependant, il est évident que tout prêt ne peut s'effectuer sans un dépôt préalable de « blé » d'un travailleur local ou d'un spéculateur à l'autre bout de la terre. Lorsque la banque ne bénéficie pas d'un stock d'« oseille » suffisant, elle se tourne alors vers un autre entrepôt, plus garni, afin de compenser son manque. Tous les entrepôts sont interconnectés depuis déjà longtemps.
Si une crise quelconque vient frapper le marché, aussitôt on constate une rétractation de la masse de « blé » disponible. Nous reviendrons après sur l'incohérence de ce système et les méfaits qu'il entraine. Nous verrons aussi comment s'en affranchir. Le système bancaire à atteint un tel niveau de complexité et de technicité que tous les scénarii possibles ont été envisagées par les spécialistes. Tous les capteurs existants ont été installés afin de détecter la moindre secousse et aussitôt réagir pour prévenir une dérive ou un naufrage. Il reste malgré tout que le ver est dans la pomme. Par essence même, le système bancaire contient son propre mal et sa propre limite. Ce système repose exclusivement sur un prêt émanant d'un dépôt précédant (épargne). Les dés sont jetés et nous ne pouvons plus faire marche arrière. Le système génère régulièrement des secousses qui trahissent ses vices de structure. On a beau culpabiliser la conjoncture ou quelques traders malveillants, elle n'est que le juste révélateur du pernicieux système.
Pour prendre un parallèle qui illustre assez bien le vice de construction du système bancaire, prenons son cousin le système des retraites par répartition. Il ne repose pas sur le même fondement, mais il contient lui aussi un vice qui le condamne à un chaos prochain. Il assure aux retraités le paiement de leurs revenus prochains grâce aux cotisations des travailleurs du futur. Or nous voyons que ce système hasardeux repose sur un paramètre de base élémentaire : il faut que la pyramide garde son équilibre grâce à une masse suffisante de cotisants. Si une poussée démographique ou une forte période d'immigration intervient, le système prospère. Mais si la pyramide des âges s'inverse et qu'une crise accroit dangereusement le taux de chômage, alors le système s'écroule. Les cotisants ne suffisent plus à pérenniser la caisse de retraite en assurant son alimentation de manière équilibrée et pérenne.
Il en va exactement de même avec le système bancaire. Si les déposants connaissent une période de prospérité, les emprunteurs obtiendront la masse d'argent nécessaire et de surcroit à un taux très concurrentiel. Si en revanche, les liquidités viennent à manquer les travailleurs, producteurs de toutes sortes, restent bloqués en attendant que la circulation reprenne son cours normal. Pourquoi changer cela nous direz vous, ça fonctionne ainsi depuis la nuit des temps et tout le monde en est satisfait. Or ce n'est pas vrai. Ce n'est pas parce qu'un mensonge est cru par la majorité qu'il devient vérité, non ? Nous verrons donc dans les prochains chapitres comment on peut s'affranchir des dépôts (l'épargne) et comment le travailleur de demain ne dépendra plus des économies faites par les travailleurs d'hier. Tous les utilisateurs informatiques de PC savent qu'il faut régulièrement défragmenter son disque dur. Si vous demandez à un utilisateur Apple ce qu'il en pense, vous verrez immédiatement son sourire apparaître. Ce problème est propre aux PC mais certainement pas à l'informatique en général. Il en va de même avec la crise des dépôts et de l'épargne. Il s'agit d'un problème propre à la constitution du système de la banque mais certainement pas à l'économie elle même. L'économie peut s'affranchir de ce vice, mais il faut pour cela accepter de changer de machine et chacun sait à quel point tout changement est dur à vivre. Il faut du temps et des prises de consciences parfois douloureuses. Par ailleurs, les intérêts en jeu sont tels que les forces de conservation sont terrifiantes. Une chose est cependant certaine, plus les résistances sont fortes, plus les secousses, prémices de la mutation prochaine, sont de même nature. Souvenons nous que le déclin de l'église catholique ne s'est pas fait sans quelques sursauts du malade et le pouvoir lâche rarement sa place sans avoir montré préalablement des signes de réticence et d'agressivité.